Perché en balcon au-dessus de la moyenne vallée de la Durance, le village jaillit d'une cascade d'oliviers. Lurs s'étire en éperon entre le château au nord et le séminaire au sud.
Les historiens s'accordent à attribuer à Charlemagne la fondation de Lurs. Au début du IXème siècle, l'empereur plaça les lieux sous la tutelle des évêques de Sisteron, lesquels y construisirent leur résidence d'été puis un séminaire: ce bâtiment, rectangulaire, massif, résulte de plusieurs campagnes de constructions.
L'église, attestée dès le IXème siècle, a été maintes fois remise au goût du jour et agrandie pour s'adapter à l'évolution démographique de la population. Le portail monumental de l'église est assorti d'une porte ouvragée.
Le patrimoine bâti domestique, sauvé des ruines depuis quelques décennies dénote une restauration de bon goût qui valut au site d'être inscrit au titre des paysages remarquables. La tour de l'horloge couronnée d'un campanile en fer forgé, enjambe la ruelle qui commande l'accès au vieux village. Des portes aux linteaux monolithes, des fenêtres à meneaux, des encorbellements sont autant d'élémnets d'architecture ancienne à découvrir au fil des rues.
Un agréable théâtre s'est installé sur une déclivité naturelle du terrain: ces gradins de pierre ne remontent pas au-delà des années 1960.
Au nord du village se dresse la silhouette du château, fruit d'époques diverses. Sur la gauche du bâtiment, des pans de murs en moellons de calcaire et la base d'une tour datent du Moyen-Age. De là, part "la promenade des évêques": cette allée, bordée de quinze oratoires, conduit à la chapelle Notre-Dame de Vie.
La petite route qui rejoint le prieuré de Ganagobie enjambe le ravin du Buès sur un pont romain; cet ouvrage d'art lié à la Voie Domitienne qui suivait la Durance est un témoin tangible de l'impact de la romanisation qui a si fortement marqué ces hautes terres de Provence.